📃 #Société : Il se passe dans la région de l'Est, une fragilisation silencieuse, brutale, et profondément inquiétante du climat social . Ce n’est pas une crise minière. Ce n’est pas un simple conflit foncier. C’est une mise en tension de l’État, une épreuve de souveraineté, et une dérive institutionnelle qui ne dit pas son nom.
Depuis plusieurs mois, des opérateurs artisanaux camerounais, pourtant détenteurs de titres délivrés par les services compétents, se retrouvent confrontés à une alternative indigne : céder leurs terres aux expatriés de nationalité chinoise ou subir la colère d’un commandement local devenu juge, partie et exécuteur. La légion de Genda de l’Est, dont la mission républicaine devrait être la neutralité et la protection, semble s’être mué en shérif minier, dictant désormais qui peut exploiter, qui doit partir, et à qui revient le droit ou plutôt le privilège de creuser.
Le cas de monsieur Dahirou, dans le département de la Kadey, est emblématique. Détenteur d’une autorisation d’exploitation artisanale, il voit son chantier convoité par une Chinoise qui revendique, non pas un droit, mais une capacité financière à obtenir ce qu’elle veut par la force s’il le faut.
Face à son refus de céder, malgré une tentative de conciliation préfectorale, il voit débarquer des gendarmes chargés d’expulser ses employés et de sécuriser le site pour l’installation de l’opératrice étrangère. Ses installations sont détruites. Son chantier réaffecté. Et lorsqu’il saisit la justice, il apprend qu'il ferait l'objet d'une recherche par la légion de l'Est le, non pour garantir sa sécurité, mais pour le dissuader de poursuivre.
Ce n’est plus une affaire privée. C’est une affaire d’État.
Car derrière cette opération se pose une série de questions fondamentales :
- Depuis quand la gendarmerie est-elle compétente pour trancher des litiges miniers ?
- Existe-t-il une procédure d’expropriation pour cause d’utilité privée au profit d’intérêts étrangers ?
- Peut-on être poursuivi pour avoir refusé de céder son terrain sans indemnité ?
- Et surtout, qui autorise l’usage de la force publique pour sécuriser des chantiers contestés ?
Ce glissement est dangereux. Il installe une logique où les nationaux deviennent des intrus sur leurs propres terres. Où les documents officiels perdent toute valeur face à la pression. Où le silence des institutions devient complice d’une dépossession programmée.
L’Est ne doit pas devenir un territoire sous influence. La République ne peut tolérer que sa force publique soit instrumentalisée pour servir des intérêts privés. Et l’État ne peut rester spectateur lorsque ses citoyens sont chassés, humiliés, et menacés pour avoir osé défendre leurs droits.
Il ne s’agit pas ici de stigmatiser une nationalité. Il s’agit de rappeler que la souveraineté ne se négocie pas. Que la justice ne se délègue pas. Et que la gendarmerie n’est pas une entreprise de sécurité privée.
Le Cameroun est un État de droit. Et si l’Est devient le théâtre d’une confiscation silencieuse, il appartient aux institutions de réaffirmer leur autorité, leur impartialité, et leur devoir de protection.
©CDL INFO.
Depuis plusieurs mois, des opérateurs artisanaux camerounais, pourtant détenteurs de titres délivrés par les services compétents, se retrouvent confrontés à une alternative indigne : céder leurs terres aux expatriés de nationalité chinoise ou subir la colère d’un commandement local devenu juge, partie et exécuteur. La légion de Genda de l’Est, dont la mission républicaine devrait être la neutralité et la protection, semble s’être mué en shérif minier, dictant désormais qui peut exploiter, qui doit partir, et à qui revient le droit ou plutôt le privilège de creuser.
Le cas de monsieur Dahirou, dans le département de la Kadey, est emblématique. Détenteur d’une autorisation d’exploitation artisanale, il voit son chantier convoité par une Chinoise qui revendique, non pas un droit, mais une capacité financière à obtenir ce qu’elle veut par la force s’il le faut.
Face à son refus de céder, malgré une tentative de conciliation préfectorale, il voit débarquer des gendarmes chargés d’expulser ses employés et de sécuriser le site pour l’installation de l’opératrice étrangère. Ses installations sont détruites. Son chantier réaffecté. Et lorsqu’il saisit la justice, il apprend qu'il ferait l'objet d'une recherche par la légion de l'Est le, non pour garantir sa sécurité, mais pour le dissuader de poursuivre.
Ce n’est plus une affaire privée. C’est une affaire d’État.
Car derrière cette opération se pose une série de questions fondamentales :
- Depuis quand la gendarmerie est-elle compétente pour trancher des litiges miniers ?
- Existe-t-il une procédure d’expropriation pour cause d’utilité privée au profit d’intérêts étrangers ?
- Peut-on être poursuivi pour avoir refusé de céder son terrain sans indemnité ?
- Et surtout, qui autorise l’usage de la force publique pour sécuriser des chantiers contestés ?
Ce glissement est dangereux. Il installe une logique où les nationaux deviennent des intrus sur leurs propres terres. Où les documents officiels perdent toute valeur face à la pression. Où le silence des institutions devient complice d’une dépossession programmée.
L’Est ne doit pas devenir un territoire sous influence. La République ne peut tolérer que sa force publique soit instrumentalisée pour servir des intérêts privés. Et l’État ne peut rester spectateur lorsque ses citoyens sont chassés, humiliés, et menacés pour avoir osé défendre leurs droits.
Il ne s’agit pas ici de stigmatiser une nationalité. Il s’agit de rappeler que la souveraineté ne se négocie pas. Que la justice ne se délègue pas. Et que la gendarmerie n’est pas une entreprise de sécurité privée.
Le Cameroun est un État de droit. Et si l’Est devient le théâtre d’une confiscation silencieuse, il appartient aux institutions de réaffirmer leur autorité, leur impartialité, et leur devoir de protection.
©CDL INFO.
4 mois depuis